Saint Jean Bosco, un Saint pour l'Argonne

L’Eglise célèbre la fête liturgique de Saint Jean Bosco le 31 janvier de chaque année. Saint bien enraciné dans la vie de son temps, il s’est laissé transformer par la rencontre du Christ souffrant dans un enfant qui avait faim, des enfants abandonnés.
A chaque époque de l’histoire, des hommes et des femmes se sont levés à cause d’une rencontre : un enfant qui avait faim, une femme abandonnée, un vieillard isolé. Ils ont pris des initiatives qui ont mobilisé la société de leur temps. Certains ont éclairé l’Eglise de toujours. Don Bosco, l’apôtre de la jeunesse, est l’un de ces phares.
Au moment où l’on voit peu de signes de confiance en la jeunesse ; où manquent aussi des signes de confiance pour les populations des quartiers populaires comme celui de l’Argonne, la pédagogie de Don Bosco nous appelle à la confiance offerte à l’avenir, offerte aux jeunes, offerte aux plus démunis. C’est ici que réside sans doute sa modernité. « Quiconque accueille un enfant à cause de mon nom c’est moi qu’il accueille ; et quiconque m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’envoie ».

Jean Bosco naquit en 1815 dans un village du Piémont. Il est le troisième garçon d'une famille de pauvres paysans ; sa mère, demeurée veuve avec trois enfants, était une sainte femme. Le caractère jovial de Jean lui donnait une grande influence sur les enfants de son âge. Il les attirait par ses manières aimables et il entremêlait avec eux les divertissements et la prière. Doué d'une mémoire extraordinaire, il se plaisait à leur répéter les sermons qu'il avait entendus à l'église. C'étaient là les premiers signes de sa vocation apostolique. Son cœur, soutenu par celui de sa mère et d'un bon vieux prêtre, aspirait au sacerdoce. La pauvreté, en l'obligeant au travail manuel, semblait lui interdire l'étude. Mais, par la grâce de Dieu, son courage et sa vive intelligence surmontèrent tous les obstacles.
En 1835, il était admis au grand séminaire. "Jean, lui dit sa mère, souviens-toi que ce qui honore un clerc, ce n'est pas l'habit, mais la vertu. Quand tu es venu au monde je t'ai consacré à la Madone; au début de tes études je t'ai recommandé d'être Son enfant; sois à Elle plus que jamais, et fais-La aimer autour de toi."
Au grand séminaire, comme au village et au collège, Jean Bosco préludait à sa mission d'apôtre de la jeunesse et donnait à ses condisciples l'exemple du travail et de la vertu dans la joie. Prêtre en 1841, il vint à Turin et peu après, accueille un orphelin, de 16 ans, Barthélémy Garelli . Il est la première pierre de son œuvre. A Turin, en visitant les prisons, Jean Bosco perçoit la réalité de son œuvre. Il lance dans un quartier pauvre de la ville, le Valdocco, ses premiers "oratoires" (patronage pour les activités de loisirs, de culture et un approfondissent de la vie chrétienne).
Mais cette œuvre du dimanche ne suffisait pas à entretenir la vie chrétienne, ni même la vie corporelle, de ces pauvres enfants. Jean Bosco, bien que dépourvu de toute ressource, entreprit donc d'ouvrir un asile aux plus déshérités. Il acheta pour 30.000 francs une maison payable dans la quinzaine. "Comment! lui dit sa mère devenue son auxiliaire, mais tu n'as pas un sou vaillant!" -- "Voyons! Repris le fils, si vous aviez de l'argent, m'en donneriez-vous? Eh bien, mère, croyez-vous que la Providence, qui est infiniment riche, soit moins bonne que vous ?"
Don Bosco accueille en 1854 le jeune Dominique Savio qui lui demande de faire de lui un saint. Après avoir magnifiquement suivi les recommandations de Don Bosco, Dominique meurt trois ans plus tard et sera déclaré saint patron des adolescents.
En 1859, avec des jeunes qui vivent avec lui, Jean Bosco fonde la Société de Saint François de Sales, les Salésiens.
En 1872, il fonde un institut féminin qu'il confie à Marie-Dominique Mazzarello, les Salésiennes de Don Bosco ou Filles de Marie-Auxiliatrice, qui, elles, accueilleront les filles. C’est en 1875, que les Salésiens passent les frontières et s'installent en France et en Amérique du Sud.
Il meurt à Turin le 31 janvier 1888. Le jour de Pâques 1934, il est canonisé et en janvier 1988, Jean-Paul II le proclame "Père et Maître de la jeunesse".